Sur le paradis terrestre
Veille un lutin de cristal,
En robe et manteau de hêtre,
Chaussant sabots de santal.

La pesanteur y est légère,
Ainsi voguant sur un nuage,
Et traversant mille et une ères,
Pour faune et flore chantonne le sage.

L’astre du jour tient son regard
Comme le firmament son esprit,
Le sang aux couleurs des miroirs
Colore son cœur d’un bleu de nuit.

Au soir, du haut d’une étoile,
Converse avec Dame Lune
Ce tout petit être d’opale
Qui, seul, fleurit sa tête brune.

D’un berceau de constellations,
Mais ne dormant que d’un œil,
Avec d’une mère l’attention
Il berce ce monde d’un doux recueil.

1999